La mort e(s)t la vie

Ciel gris plomb, larmes de pluie qui s’écrasent sur l’humus recouvert de feuilles rousses et jaunes. Un temps de Toussaint, mais… C’est la Toussaint.

Les monuments au granit lissé ou aux pierres moussues s’illuminent de chrysanthèmes dont les couleurs paraissent insolentes dans la grisaille ambiante. Les pas font crisser les graviers des allées désertées.

Chut ! Que rien ne vienne troubler le repos éternel des habitants du lieu. Ils sont de tous sexes, de tous âges. La camarde ne fait pas de détail dans sa grande moisson.

Enfants fauchés avant d’avoir grandi, jeunes femmes mortes en couches, jeunes gens « morts pour la France » dont le sacrifice n’aura pas été vain nous dit-on… Vénérables vieillards partis après tous les leurs… N’est-ce pas le pire qui puisse arriver que d’avoir à enterrer tous les siens ?

Imperturbable, la pluie accroche des perles de cristal aux végétaux, s’accroche aux croix et autres ornements. Pleure-t-elle sur ces vies fauchées ou assure-t-elle la vie de ces plantes ? La vie, la mort… Ainsi va notre existence.

Tels des funambules, nous tentons de garder l’équilibre entre ces deux états, sur le chemin qui nous mène de l’une à l’autre.

A la mémoire de tous ceux qui, un jour, ont trébuché…

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