Frida Castelli est incontournable dans la sphère artistique érotique d’Instagram, pour preuve son compte cumule quasiment 400 000 abonnés ! Ses dessins mettant en scène des couples dans des postures

Frida Castelli est incontournable dans la sphère artistique érotique d’Instagram, pour preuve son compte cumule quasiment 400 000 abonnés ! Ses dessins mettant en scène des couples dans des postures sensuelles et romantiques vont forcément vous rappeler des moments de tendresse avec vos amant-es ou éveiller des souvenirs sauvages de nuits torrides. Interview avec cette illustratrice made in Italy, qui utilise l’art pour partager un peu de son intimité avec nous et transmettre de l’amour.

Qui es-tu Frida Castelli ?

Je suis une illustratrice italienne et je vis et travaille à Milan. Depuis le début de mon activité sur les médias sociaux, j’ai choisi de divulguer très peu d’informations sur moi-même pour deux raisons : la première est que l’anonymat me garantit plus de liberté pour m’exprimer, puisque mes œuvres transmettent une partie de ma vie intime. La deuxième raison est que je n’aime pas être le centre d’attention et je voudrais que mes abonné-es concentrent leur attention sur mes dessins et non sur moi.


Illustration érotique de Frida Castelli

Quand as-tu commencé l’illustration érotique et pourquoi ?

Je dessine pour mon homme tous les jours depuis 2016. C’était ma façon d’arrêter le moment et de le rendre éternel. Mon désir était de lui faire connaître une nouvelle façon de l’aimer chaque jour, et pendant longtemps il l’a beaucoup apprécié. Désormais, l’histoire de plus d’un millier de dessins demeure, comme le synopsis d’une histoire d’amour inimitable et unique.

Même si l’ensemble montre des couples, les femmes sont souvent mises en avant. Les visages et les corps sont toujours ceux des femmes. De prime abord, je trouvais qu’il y avait un regard assez pornographique de la sexualité.

Associer mon travail à de la pornographie est une grave erreur ! Le but de la pornographie est l’excitation en tant que fin en soi. Mon travail, au contraire, est basé sur la narration. Je dessine pour garder une trace de mes sentiments, pour me rappeler cette chose merveilleuse et terrible qu’est l’amour. Toute personne qui cherche quelque chose pour s’exciter peut trouver du matériel beaucoup plus intéressant ailleurs et n’importe où.


Illustration érotique de Frida Castelli

Comment naît ton inspiration ?

J’ai vécu une relation à distance basée essentiellement sur le désir, la passion, l’attente de chaque nouveau rendez-vous et en définitive, l’inspiration de chaque nouveau dessin est née de cela. Ce que j’essaie de communiquer à travers mes œuvres, c’est une rencontre entre différentes émotions, parfois plus déroutantes sur le plan sexuel et l’acte en lui-même, parfois plus sur le plan émotionnel et sur cette tension d’attendre un nouveau rendez-vous. Je ne veux pas représenter le sexe explicite parce que je trouve cela plus intéressant quand le spectateur complète la vision de l’œuvre en l’interprétant avec sa propre expérience.


Illustration érotique de Frida Castelli

Que trouves-tu le plus beau et le plus dur dans l’activité d’illustratrice érotique ?

La chose la plus belle et la plus intéressante se produit probablement lorsque des couples utilisent mon profil pour interagir entre eux, échanger des messages et des déclarations d’amour. Le plus difficile pour moi est de gérer correctement l’équilibre entre une situation extrêmement privée et une visibilité extrême de cette situation.

Un sort est jeté, tu ne peux garder qu’un seul de tes dessins érotiques. Lequel choisis-tu et pourquoi ?

Chaque dessin est très représentatif, parce qu’il décrit une phase précise de la relation, mais si je devais en choisir un, ce serait “L’amour est le diable” : nos mains se serraient sur le drap blanc d’un hôtel, à un moment où nous avions pris conscience que nous étions tous les deux profondément amoureux. D’ailleurs, il y a quelques temps, je me suis posée la même question, et quand j’ai trouvé la réponse, j’ai déchiré la feuille en mille petits morceaux.


Illustration “L’amour est le diable” de Frida Castelli

L’Italie a cette réputation d’être un pays ultra machiste. Comment est-ce d’être une illustratrice érotique féminine en Italie et comment décrirais-tu la sexualité des femmes dans ton pays ?

Chaque pays a ses contradictions.
L’Italie est très diverse, les stéréotypes masculins et les sociétés matriarcales y coexistent.
De même, la sexualité féminine a une approche très variée. Dans la vie de tous les jours, je n’ai trouvé aucune prédominance d’un aspect sexuel sur un autre au point de pouvoir identifier une tendance générale. Si l’on exclut quelques éléments perturbateurs qu’il est inévitable de rencontrer dans un si grand territoire, en tant qu’illustratrice professionnelle, je n’ai jamais rencontré de difficultés particulières, mais je crois que cela est dû au fait que je propose normalement mon travail à un public intéressé par ce que je fais.

Si ta sexualité était une oeuvre d’art, comment la nommerais-tu ?

En ce moment particulier de ma vie, je pense que ça pourrait être “Automat” d’Edward Hopper. Dans ce tableau, une femme est assise seule à une table dans un restaurant. Devant elle, il n’y a qu’une chaise vide. Elle n’attend personne, et personne ne peut la joindre.

Quels sont tes prochains projets ?

Pour la deuxième année consécutive, je ferai partie du jury d’un concours de bandes dessinées intitulé Sensuability qui aborde le thème de la sexualité / handicap. Un projet très intéressant qui impliquera la participation de nombreux illustrateurs qui mettront à disposition leur art et seront exposés dans une exposition finale à la Casa del Cinema, dans la belle Villa Borghese, à Rome. Le jury sera accompagné des fabuleux Tano Liberatore, Fabio Magnasciutti et Luca Enoch.

Retrouvez toutes les illustrations érotiques de Frida Castelli sur sa page Instagram !