Mais ze t’aime !

Ze t’aimeu, ze t’aimeu
Comme un fou, comme un pacha,
Comme une star de Téléchat…

Z’avez vu si ze chante bien mon amour à Nikita ? Appelez-moi Parsifal Fabian maint’nant. Z’ai rien écrit depuis longtemps, mais que voulez-vous, z’avais plein d’bêtises à faire à la maison. Y’a plein de plantes, Môman les zaime bien et moi aussi, mais pas d’la même façon.

Déjà, y’avait un gros pot de papyrus… Je dis « y’avait » car depuis hier, mes zhumains me l’ont confisqué. Bon, faut dire qu’après que j’aie rongé les feuilles et cassé plein de tiges, Môman l’avait éloigné. Et avant-hier, ça a été la catastrophe : la veille au soir, z’avais voulu sauter dans l’pot une fois qu’ils ont été couché. Z’ai raté mon coup avec pertes et fracas, puisqu’il s’est fracassé par terre, dans la cuisine. Z’pouvais pas dire que c’était pas moi le matin. Là, Môman elle s’est mise en colère, et a mis l’pot derrière le grillage de la porte, pour plus que z’y touche. C’était du momentané, avant de l’emmener ailleurs. Z’ai pas bien compris où. À la blibli elle a dit. Vous savez c’que c’est vous, qu’z’y aille ?

Mais ce matin, ça a encore chauffé car pendant la nuit, z’avais mâchouillé zuste un p’tit peu un rezet d’une autre plante tout grosse, après l’avoir cassé. Z’m’étais dit que ça se verrait pas tellement la plante est grosse, mais z’ai pas pu cacher les bouts qu’z’avais mâchés… Du coup, Môman elle a décidé que z’étais suffisamment grand et habitué aux lieux pour avoir le droit d’sortir dehors. Elle a ouvert en grand le grillaze de la porte. Au début z’ai pas osé, puis ze suis allé dans la granze. Z’ai vu la Dodue dehors, qui se rôtissait au soleil. Ze suis allé zusque sur les pavés devant la porte. C’était bien. Pis après, ze suis allé la retrouver sous la voiture… Et vogue le navire ! Dans l’herbe – et là z’ai l’droit d’mâchouiller tout c’que ze veux – pis courir après Nikita, essayer d’l’attraper et tout et tout. C’était drôlement chouette. Y’avait aussi plein d’insectes et d’papillons à chasser… Ze savais plus où donner d’la tête.

Mais qu’est-ce que c’est fatiguant le dehors. Ze suis rentré dans l’après-midi, ze n’en pouvais plus. Z’me suis écroulé sur le lit du jeune déplumé sans pouvoir aller plus loin. Et z’ai dormi, dormi… Z’étais au frais. Z’ai rêvé que ze courais dehors, sous le soleil au milieu des papillons !

Et là, ze profite du frais du soir pour faire des allers-retours entre l’dehors et l’dedans, mais mes pattes commencent à ne plus m’porter. Ze crois que ze vais aller m’écrouler dans un coin, les bras d’Pôpa ce s’rait pas mal… En attendant d’aller au lit faire un gros, tout gros dodo réparateur.

Voilà, ze suis un grand p’tit chat qu’à l’droit d’sortir ! Y’m’font confiance mes zhumains et y z’ont bien raison. Suis trop bien chez eux pour aller chercher ailleurs c’que ze serais pas sûr de trouver. Pis vous savez quoi ? La Dodue… Enfin, Nikita, ben elle surveille c’que z’fais quand même hein, mine de rien. Tout à l’heure, Pôpa lui a d’mandé où z’étais, ben elle l’a amené directement vers la haie où ze me trouvais. Comme quoi sous ses grands airs, elle tient quand même un p’tit peu à moi, ma grande sœur. Bonne nuit tout l’monde !

Parsifal