Ma Best Friend K : Alors, toi, tes vacances se sont bien passées ?
Moi (pensant à mes ainsi qu’à mon ) : (…)
K (face à mon silence gêné) : Quoi ? Qu’est qu’il y a ?!
K est ma meilleure amie depuis plus de 20 ans. C’est ma pote, parfois de galère, celle avec qui j’ai écumé les soirées étudiantes, à qui j’ai confié les joies et difficultés de l’entrée dans la vraie vie (boulot, appart, couple) et partagé mes (toujours nombreuses) questions qui me taraudent. S’il y a une personne dans mon entourage qui a une vision de presque toutes les sphères de ma vie et leurs évolutions, c’est bien elle.
Nous étions assises dans le restaurant qui est devenu au fil des années notre QG. Et sa question me laissait sans voix. Jusqu’à ce soir là, la seule réponse qui m’aurait semblée possible et raisonnable, aurait été de broder autour de vacances en amoureux, calmes et sans occupation spéciale, au bord de la mer à Marseillan. Mentir pour préserver le secret. .
Mais ce jour là, ce soir là, pour des raisons que j’ignore, l’idée de cacher la vérité me pesait moralement et me nouait physiquement. Et l’envie de dire simplement les choses était brûlante.
Moi : Je crois qu’il est temps que je t’avoue quelque chose…
J’appréhendais, beaucoup, énormément, de lui avouer que je suis libertine. Parce qu’elle est (et je l’accepte et l’apprécie exactement comme elle est) moins à l’aise avec le sexe que je peux l’être et parfois prude dans ses réactions. Je craignais de la choquer, qu’elle me perçoive différemment (uniquement au travers du prisme sexuel) et que notre relation ne soit plus la même.
Sans avoir préparé mes « aveux » et le cœur battant la chamade, je me lançais donc dans le récit de mon cheminement, depuis la rencontre avec mon homme et nos premières sorties en club libertin, en passant par la pause grossesse et la découverte du Cap, mais aussi les difficultés et les sur lesquelles nous sommes tombés.
Il me semblait important de reprendre les choses depuis le début et de lui raconter (et non justifier) comment le libertinage s’était installé dans ma vie et dans mon couple. Parce que fondamentalement, vivre librement mes envies dans la sphère sexuelle, est aussi important et structurant pour moi que d’être une femme, une amie ou vivre mon rôle de maman. C’est un tout, un équilibre.
K (stoïque) : Ah ?! Ok. On dirait que t’as fait un coming out, comme quand on annonce qu’on est gay (rires). Et en même temps, ça ne me surprend pas.
Moi : Ah bon ? Parce que j’ai toujours été salope ? (l’utilisation de ce terme était volontaire)
K (pas du tout choquée) : Non, mais séductrice, parfois prédatrice. Et puis il y a un côté festif, toi qui aimes sortir.
Moi : C’est vrai.
K : Tu m’as fait peur ! J’ai cru que t’allais m’annoncer que tu allais te séparer ou que tu tuais des animaux !! (Elle m’a vraiment dit ça oui lol).
Moi : Tout va bien avec mon homme et je n’ai rien contre les animaux (rires)
J’étais soulagée. Mes épaules étaient plus légères, comme délestées d’un poids. Et le monde ne s’était pas écroulé, le sol ne s’était pas ouvert dans un grand tremblement de terre (oui je sais, j’exagère parfois). Je constatais bien que le regard de K sur moi (et son amitié) ne changeait pas. Elle était plutôt admirative de découvrir le mode de fonctionnement de mon couple, notre capacité à entretenir ce jardin secret (avec les risques que cela comporte) et de constater la dose de confiance, de transparence & d’amour que tout cela nécessitait.
Je la rassurais sur le fait que je n’avais pas l’intention de lui raconter les détails techniques de mes aventures, mais que je me sentirai plus libre à l’avenir de partager avec elle les moments forts que je pouvais vivre par ailleurs. Je lui racontais d’ailleurs le rôle d’officiante que j’avais tenu au cours du qu’elle ne connaissait pas.
Postlude
Au travers de cet échange et du regard « neuf » de K, j’ai pris conscience que la dimension sexuelle (charnelle, séductrice et sensuelle) faisait naturellement et entièrement partie de moi.
J’aurais aimé avoir un don, quelque chose d’unique, de louable, d’utile, de beau ; qui inspire et influe sur la vie du plus grand nombre. Quelque chose qui, par nature, apporte du sens à ma présence sur la planète Terre, à mon existence. Je prends souvent l’exemple de Mère Térésa (ce qui doit certainement vous faire sourire).
Cette dimension charnelle n’est pas un don en tant que tel. Mais accepter de lui donner de la place et de l’importance, sans en rougir ni penser qu’elle est moins noble que d’autres dimensions, contribue à me sentir alignée et me sentir moi.
Merci K.
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