Quand j’ai lancé BuzzPorn! il y a plus de 10 ans maintenant, j’étais loin d’imaginer à quelle point la pornographie aurait fait partie intégrante de ma vie. Longtemps relégué à un sous-genre du cinéma, au fil du temps, j’ai découvert des créateurs.trices et des contenus qui, finalement, avaient plus de choses à dire que ce que l’on aurait pu croire. Mine de rien, en une décennie, le marché a beaucoup changé mais aussi les mentalités. Enfin, pas totalement.

Awkward monkey

FAP culture

Avec l’avènement des réseaux sociaux, ce qui m’a probablement le plus marqué, ce sont les communautés qui se sont formées autour d’acteurs.trices ou de studios. Des personnes partageant les mêmes fantasmes ou des kinks particuliers. Si on ne peut pas dire que ces plateformes d’échanges soient particulièrement ouvertes sur tous ces sujets autour de la sexualité, le fait est que le public a tout de même réussi à s’y retrouver. Certains découvrant que leur sexualité n’avait rien d’anormale et d’autres découvrant leurs propres envies à travers d’une pornographie qui peut, parfois, être un truc tellement niché que l’on en avait jamais entendu parlé auparavant. Finalement, le porno aura réussi à faire ce que notre société puritaine aura échoué : accepter l’idée que le sexe est une chose acceptable et belle.

Parce que le sexe n’a jamais été problématique en soi. La plupart des travailleurs.euses du sexe en ont même fait un porte-étendard et revendiquer sa liberté sexuelle est encore une chose qui peut être mal perçue par des groupes de réfractaires conservateurs. Malgré une “révolution sexuelle” qui aura tout de même changé quelques mœurs dans les années 60, force est de constater qu’il y a encore beaucoup de choses qui sont encore taboues ou secrètes après plus de 50 ans. Certains mouvements féministes ont d’ailleurs intégré ces idées dans leurs luttes puisque ce sont particulièrement les femmes qui souffrent de ne pouvoir assumer leurs envies et leurs sexualités. Parce qu’un homme sera toujours un “coureur de jupons” et une femme une “salope”. Si ce ne sont que des mots, ils sont pourtant lourds de sens.

Un porno problématique devant et derrière la caméra

De récents évènements dans la sphère porno parisienne m’ont, une fois de plus, bien fait comprendre qu’il y avait dans cette industrie des pratiques qui ne sont pas acceptables. Si on passe sur le fait qu’en terme de légalité, on est très souvent en dehors des clous, cette manière de travailler est soutenue par de grosses enseignes qui ont pignon sur rue. Je me suis toujours plus ou moins tenu à l’écart de ces productions sur ce site et les récents agissements et comportements qui ont pu avoir lieu sur certains tournages me confortent dans l’idée de soutenir un autre porno. Si aujourd’hui j’affirme clairement boycotter ces “marques” françaises (que je ne cite pas pour ne pas avoir à subir des menaces ou des insultes), il me semble nécessaire de rappeler qu’il est toujours bon de se renseigner sur l’origine du porno que l’on peut consommer.

Au delà de ces agissements purement et simplement dégueulasses, ce porn est aussi très gênant à regarder. Une chose qui ne semble pas déranger ceux qui les diffusent. Il n’est pas souhaitable de faire passer de mauvais messages à travers la pornographie. Se sentir mal à l’aise face à une scène tournée à la va-vite n’est pas une chose normale. Le sexe doit rester positif et les images qui nous sont proposées par ces productions n’envoient clairement pas un bon signal. Gênant parce qu’une personne qui ne prend pas de plaisir n’a rien d’excitant, gênant parce que ces vidéos ne sont que des produits bon marché et qui n’existe que pour remplir un cahier des charges triste et sans saveur. D’autant plus que cette pornographie n’est devenue qu’un produit d’appel pour vendre des goodies et rendre ces marques “cool”.

Des initiatives et des alternatives

Bien que ces pratiques soient l’oeuvre d’une minorité de personnes, cela soulève tout de même une culture toxique qui semble être inhérente à un certain type de porn. Pour avoir eu affaire à quelques personnes issues de cette industrie, dans l’ensemble les mouvements féministes sont plutôt mal perçues et, régulièrement, on a le droit à ces remarques qui tentent d’invisibiliser les combats des femmes. Fort heureusement, de nombreuses alternatives ont commencé à se faire remarquer ces dernières années. Je pense, bien évidemment, à l’amateur que l’on apprécie particulièrement ici et aux performeurs.euses qui arrivent de plus en plus à être indépendants.tes grâce à la webcam ou à des plateformes comme OnlyFans. S’il y a là une certaine forme d’uberisation du porno, c’est aussi un moyen de se sortir d’un système qui n’est pas toujours très clean. Le succès de ces pratiques montrent aussi qu’il y a une demande et une certaine prise de conscience des consommateurs.

La pornographie ne s’interdit rien. La sexualité ou les envies de chacun ont le droit d’exister dès l’instant où toutes les personnes impliquées consentent à certaines pratiques. Une initiative comme la “Consent List” de Kink est intéressante, par exemple. Le porno indépendant est aussi une réponse à cette industrie qui s’est complètement déshumanisée. Certains diront que cet aspect éthique/féministe est juste un argument commercial et si, effectivement, ça l’est, dans la pratique les acteurs.trices qui ont participé à ces tournages y ont pris beaucoup plus de plaisir que n’importe où ailleurs et ça change tout. Avoir la certitude que les personnes impliquées dans les vidéos ont été respectées est primordial pour un consommateur averti. Aussi, cet environnement de travail influe fortement sur la qualité finale d’une scène. C’est probablement pour cette raison que ce porn a quelque chose de plus excitant que le plupart des contenus mainstream. Parfois, l’aspect technique ne rentre même pas en ligne de compte, certains contenus réalisé par des amateurs ne brillent pas forcément par l’image mais la complicité qui peut se dégager entre deux protagonistes à l’écran fait souvent toute la différence.

Être conscient

C’est une chose que l’on rabâche assez souvent ici mais s’intéresser aux personnes qui font le porn que vous aimez est très important. Se soucier de l’origine d’une vidéo devrait rentrer en ligne de compte. Consommer du porno “au pif” en surfant sur les tubes n’est pas forcément toujours sain. Ces plateformes ne sont d’ailleurs pas exemptes de défauts mais des alternative comme ManyVids montrent qu’il existe un autre modèle tout aussi rentable mais plus juste. Vous valez mieux que ça et ceux qui font le porn aussi. Bon nombre d’acteurs.trices existent en dehors de leur profession et les suivre sur les réseaux sociaux est une bonne manière d’entendre un son de cloche qui peut être différent de ce que vous imaginez. D’autant plus que la proximité que cela peut créer avec vos performers préférés.ées ajoute un peu de piment dans votre consommation de porno.

Notre société consumériste nous a peut être fait oublier que les personnes que l’on voit dans les vidéos sont avant tout des Êtres Humains avec leurs forces et leurs faiblesses. Ils ont des vies en dehors des écrans, ils ont des sentiments et sont biens réels. La prochaine fois que vous regarderez un porno, demandez-vous qui sont ces gens, c’est important. La plupart du temps, vous découvrirez des personnalités très intéressantes, à milles lieux des idées préconçues que l’on peut en avoir. Le soutien financier peut aussi être une manière de remercier ces personnes qui vous font passer un agréable moment, la culture du tout gratuit a ses limites et si vous souhaitez voir plus de contenus qui répondent à vos envies, c’est la seule manière de faire perdurer dans le temps ces créateurs.trices.

Article sponsorisé par Laetitia

 

plan cul rencontres afterwork sexfriends partouze

 Une entrée offerte au prochain afterwork sexfriends ici

 

Tu as aimé cet article ? Tu peux nous soutenir en achetant l'un de nos t-shirts, faire un tour sur notre sexshop. Si tu n'as pas de thunes, tu peux aussi nous aider en partageant cet article sur les réseaux sociaux.