Quels sont les visages de celles et ceux qui écrivent sur le sexe, excitent les neurones et le bas ventre avec les mots ? Qu’appelle-t-on « littérature érotique » ? Fait-elle recette ? Pour le savoir,

Quels sont les visages de celles et ceux qui écrivent sur le sexe, excitent les neurones et le bas ventre avec les mots ? Qu’appelle-t-on « littérature érotique » ? Fait-elle recette ? Pour le savoir, direction le désormais annuel Salon de la littérature érotique qui s’est tenu dernièrement à La Bellevilloise dans notre belle capitale. J’ai aperçu des stars comme Brigitte Lahaie et Céline Tran (ex Katsuni), et plein d’autres personnalités moins connues mais très pointues. L’évènement a fait venir plusieurs centaines de personnes sur une seule journée. Pas mal, pas mal ! Photos signées Pascal Couturier 

Déjà La Bellevilloise, ce n’est pas n’importe quel lieu ! « Fondée en 1877 aux lendemains de la Commune, La Bellevilloise, première coopérative parisienne, avait pour projet de permettre aux gens modestes l’accès à l’éducation politique et à la culture (…) La Bellevilloise a joué de 1910 à 1949 un rôle de premier plan dans la vie économique et culturelle de l’Est Parisien. » explique le site.

Liberté et avant-garde, c’est l’endroit idéal pour accueillir le salon de la littérature érotique. Déco post indus, mélange de bois et d’acier, lumière tamisée, avec des spots qui renvoient des halos roses, verts, violets, bleus sur les murs. Ambiance feutrée.

Pour commencer, petite mise au point de la commissaire du salon, Flore Cherry, alors que je lui lance : « la littérature érotique, c’est cul-cul la praline, stéréotypée, c’est le porno des femmes. Non ? » Flore : « ça parle beaucoup plus à l’imaginaire qu’au visuel. On attribue le plaisir scopique, celui du regard, à l’homme. La femme elle, est davantage dans l’imagination. Dans la littérature érotique, le champ des possibles est bien plus incroyable que dans le X. »


Madame la commissaire, Flore Cherry

Flore poursuit : Quand tu parles de littérature où la jeune ingénue tombe amoureuse d’un type riche, ça c’est de la « new romance ». L’histoire d’amour va servir de support à des scènes de sexe. Par exemple, « 50 Nuances de Grey ». C’est codifié, calibré avec tous les bons vieux clichés ! Ce genre n’est qu’une petite partie de la littérature érotique. La littérature érotique, c’est beaucoup riche que ça, les lectures peuvent être complètement barrées ! L’acte sexuel va être l’élément perturbateur ou de résolution de l’histoire. Le plus important, c’est la vie sexuelle des personnages qui évoluent, pas l’histoire d’amour. « Histoire d’O », c’est ça ! »

Je découvre les lieux depuis la mezzanine en métal : ça ressemble à un salon littéraire, les gens ne sont pas tout nus. Il y a des tables sur lesquelles sont exposés les bouquins. Les auteurs et autrices (ça sonne moyen mais on va s’y faire) sont là pour vous, dont la papesse du sexe, une légende : Brigitte Lahaie.


Brigitte forever

Je remarque qu’il y a quand même beaucoup d’hommes parmi les visiteurs du salon de la littérature érotique. Un fan de Céline Tran, ex star du X sous le pseudo de Katsuni, fait la queue pour une dédicace. Il me montre une photo où il prend la pose au côté de la vedette : « je l’ai connue à ses tous débuts, il y a 15 ans. » Celle qui est devenue aujourd’hui autrice, comédienne et coach en sexualité, fera des lectures de son dernier livre Ne dis à personne que tu aimes ça (Fayard) qui évoque ses choix de carrière de femme libre. Dans la salle en dorures et peintures bleu ciel, lustre en cristal, une tête de licorne est accrochée au mur comme un trophée de chasse, l’assistance est pendue aux lèvres de Céline.

Vous l’avez compris, il y a quelques auteurs et beaucoup d’autrices. Vous voulez savoir à quoi ressemblent les femmes pas sages qui écrivent des histoires de sexe ? C’est fou ces gueules d’anges avec des idées aussi tordues dans la tête ! Des vilaines comme j’aime ! Je vous laisse juge :


Octavie Delvaux – autrice et directrice de la collection Point G à la Musardine

L’illustratrice Guenièvre Suryous et Etienne Liebig

l’autrice Anne Vassivière

cette diablesse de Maryssa Rachel

Maryssa Rachel en t-shirt noir avec une Harley dessus, toujours aussi rock et sauvage :« les gars me branchent en faisant « vroom vroom », pffff ! Ils n’osent pas m’approcher parce que je suis un poil à gratter sur les réseaux sociaux, je me défoule. Alors quand ils me rencontrent dans la vraie vie, ils sont étonnés, ils me trouvent gentille. »En plus de ça, tu écris des romans ultra trashs, qui remuent. Alors forcément, ça fait un peu peur… Où en es-tu avec ton dernier, le scandaleux Outrage (édition Hugo Roman)? « Truc de dingue ! Figure-toi que France Loisir est très intéressé, ils ont réalisé la moitié des 8000 ventes. S’ils aiment la suite, mon prochain manuscrit sera édité. Fantastique ! »Déjà j’apprends que France Loisir existe encore et surtout, qu’il ne faut jamais négliger le vieux monde même quand on écrit un livre qui parle de lavement à base de billes et de zoophilie, une sorte de  tour d’horizon des déviances.

Je me jette sur un cocktail alcoolisé: le Cherry Sherry, bien fruité, bien sucré, ça monte vite au cerveau. Je claque une bise à Gala Fur, turban mordoré, toujours très distinguée. Gala est à la fois journaliste, écrivaine et dominatrice. La dame est une référence avec ses nombreux romans et surtout son volumineux et arty Dictionnaire illustré du BDSM, (La Musardine). Sourire un brin moqueur, Gala quoi ! :« les gens l’achètent mais je ne comprends pas, je n’en ai pas vendu beaucoup pour Noël… »Tu imagines la tronche de belle-maman en déballant le bouquin… ça jette un froid au pied du tapin, pardon du sapin.

Il faut dire que l’époque n’est pas rose pour la littérature érotique. Marc Lemonier, directeur de la collection reine des éditions La Musardine, les illustres guides pratiques Osez…, bref Marc, me confie que les livres olé olé sont moins visibles dans les librairies parisiennes qu’il y a 15 ans. Souvent, seul le bas de gamme est mis en avant :« Nous sommes les victimes collatérales d’une forme de bien-pensance. Les couvertures de bouquins ne passent pas sur Facebook ou Instagram. Le virtuel impose sa loi. C’est très paradoxal, pourtant nous vivons une époque où une jeune femme de 20 ans, a eu plus d’amants que ses deux grand-mères réunies. On est davantage dans le geste que dans l’image. »


Stéphane Rose épanoui

Avec son physique de vieux garçon version bisounours pervers, Stéphane Rose est venu exposer ses « Perles des urgences du sexe » (La Musardine, décidément ils sont partout). Le dernier opus de cet auteur pour Canteloup et Gera (Stéphane bouffe a tous les râteliers !), son dernier bébé donc, compile les cas d’urgences classées X des pompiers, médecins de nuit, étudiants en médecine et autres urgentistes hospitaliers. On peut y établir une liste à la Prévert (poisson rouge, pomme de terre etc.) de ce qui a été retrouvé vous imaginez où : « étrangement, ce n’est pas celui-ci qui s’est le plus vendu. Des types ont surtout acheté mon livre sur mon obsession des rousses. ». Stéphane et moi, nous parlons de cul, nous sommes d’accord sur plein de choses, la mort du couple par exemple. Puis, l’auteur et journaliste, finit par me confier :« à force d’écrire sur la fesse, de travailler dedans, bah j’ai moins de libido. » Je confirme cher Stéphane !

Autre personnalité truculente : Etienne Liebig, Grande Gueule sur RMC fait la promo de son nouveau-né : Le sexe de la musique, les liens surprenants entre musique et sexualité  (La Musardine, encore ! ).Etienne m’éclaire : « je raconte comment plaisir, sexe et musique sont liés dans le cerveau. Dans la Grèce antique, les prostituées jouaient de la musique, elles maîtrisaient les arts. C’est le cas actuellement au Japon et en Chine. George Sand et Proust ont beaucoup utilisé la musique quand, dans leurs œuvres, ils évoquent les scènes d’amour. Boris Vian, la Beat Génération écrivent sur le sexe comme un musicien fait du jazz, Kerouac / Charlie Parker. »

Quelques mètres plus loin sur l’estrade, le stand de sextoys Lelo, avec un vendeur qui fait bien tâter sa marchandise.


c : Paris Derrière

Admirez la magnifique veste d’Arthur Vernon qui tient le stand My Sweet Fantasy, un concept très innovant qui vous promet de réaliser vos fantasmes.


C: Paris Derrière

Il ne s’agit pas de travailleur.Se.s du sexe mais de comédiens ou comédiennes qui mettent l’ambiance: kidnapping,  lectures érotiques, casting lingerie par exemple. Il n’y a pas d’acte sexuel. Arthur n’a pas envie de finir en taule pour proxénétisme… Quoiqu’il arrive, compte sur moi pour t’apporter des oranges !

Tout cela se termine sur des performances. Celle de la vibrante Julia Palombe qu’on ne présente plus. Voilà la chanteuse pénétrée de toute part par les ondes lors de la performance « Queen Gong ». Quels frissons !

 

Et le sketch de Barbara, comédienne prometteuse et réalisatrice de fantasmes qui fait partie de l’équipe d’Arthur. Il fallait bien que je finisse par montrer quelqu’un à poil, les bouquins, ça va deux minutes !


c: Paris Derrière

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