Ni un vase plein, ni une goutte d’eau.
Pas plus une épiphanie, qu’une prise de conscience collective, rapports de tournoiements peu imaginatifs. Pas plus que la normalité, la normalité d’être surpris d’avoir
Ni un vase plein, ni une goutte d’eau.
Pas plus une épiphanie, qu’une prise de conscience collective, rapports de tournoiements peu imaginatifs. Pas plus que la normalité, la normalité d’être surpris d’avoir des sentiments. L’apologie de la vacuité des idées vaseuses qui constitue l’organisation des idées connes.
La télé comme bruit de fond, de toute façon, boulimiques d’images, tantôt crades et salaces, tantôt teintées d’une esthétique lisse plastique robotique comme une certaine harmonie dans le chaos total, juste une image et deux mots.
Cette photo, son contenu, contenant, contexte, avaient touchée la sacro-sainte classe moyenne qui tenait le pays à bout de bras depuis la révolution industrielle se satisfaisant qu’on lui foute la paix 2 semaines à Noël et 3 semaines au mois d’août.
Ces gens certainement pas “visés” par la douce appellation de “masse”, mais qui en faisait complètement partie… quand même.
C’est pourtant comme un magma coulant brûlant qui s’échappe de l’information que s’était figée dans le temps : cette image.
La télévision bien sûr n’en avait pas parlé.
La télévision avait “bouleversé” ses programmes comme elle se plait à annoncer.
Elle avait “exceptionnellement” diffusé que des âneries.
Comme un enfant qui cache très mal que “ouh la la il a fait des bêtises”. De la prestidigitation très envisageable, en somme.
Mais personne n’avait allumé sa télévision. Une photo et un mot, avaient suffit.
Les rues, les bus, les métros, les voitures, les magasins étaient vides, vides de chair, uniques formes humaines visibles représentées par des mannequins révélaient la déshumanisation du décor.
Les “managers”, “les cadres”, cette espèce de cantal entre-deux, n’avait aucun impératifs à donner, les bureaux, supermarchés, étaient vides.
Tout le monde était resté chez soi. Au froid, au chaud, grâce à la dynamo, au pédalo.
Personne n’avait maté sa télé, personne n’avait rien acheté, d’ailleurs personne n’avait rien allumé.
La faute à tout le monde, de l’industrie énergétique, pharmaceutique, ou institutions locales en passant par le primeur et la librairie du coin.
Saturation complète, aucun tri possible, aucune récupération en faible économie. Saturation. Tout le monde décrétait qu’il s’agissait de la faute de tout le monde.
Le silence ou bien les voix disséminées ça et là s’élevaient, comme une berceuse des villes, un ronronnement urbain.
Puisqu’exprimer sa désolation était s’exposer à des violences de toute nature, puisque tout le monde a fait exactement le contraire de ce qu’attendait ce monde.
Personne n’avait bougé. Par mimétisme d’inertie. Le vide pour preuve.
Ils avaient d’avantage besoin de nous.