Il y a 38 ans aujourd’hui, ma grand-mère Laure Jeanpierre tirait sa révérence après une longue vie (91 ans) faite de joies et de peines. C’était pour elle le rappel du 18 juin…

Elle avait vécu deux guerres mondiales, perdu deux enfants, enterré son mari. Femme atypique de sa génération (du moins dans sa jeunesse), elle fut infirmière de guerre à Jouarre, puis soignante en clinique psychiatrique à Passy, avant de revenir dans ta ville natale de Ronchamp au début des années 20.

Nous étions très complices, sans doute parce que nous avions le même caractère, un tempérament à ne pas se laisser marcher sur les pieds.
Je me demande ce que lui inspireraient les agissements de certains, aujourd’hui. Enfin, non… Je sais ce qu’elle dirait ! Car les compromissions, ce n’était pas son genre du tout. Les chemises brunes haineuses qui marchent au pas en aboyant, elle les a connues, mais se doutait-t-elle qu’elles reviendraient aussi vite ? Je me demande aussi ce que l’ancienne soignante psychiatrique aurait pensé de certains agissements, elle qui était si clairvoyante ?

Laure, je suis fière de t’avoir eu pour grand-mère, même si je regrette de ne pas t’avoir questionnée plus que je ne l’ai fait. Lorsque l’on est enfant, on pense avoir le temps, mais il ne défile pas à la même vitesse pour nous et pour ceux qui nous entoure… Avec toute ma tendresse et ma reconnaissance.